La convention sur les droits de l'enfant est claire :

"Les enfants ne doivent être astreints à aucun travail comportant des risques ou susceptibles de compromettre leur éducation ou de nuire à leur développement."

 

Sur les 193 États que compte la planète, 190 se sont engagés à respecter et à faire appliquer ce texte. 

Pourtant, aujourd'hui, dans le monde, des centaines de millions d'enfants âgés de 5 à 14 ans travaillent. A l'âge où l'on joue et où l'on va normalement à l'école, ces enfants sont forcés à travailler pour un salaire de misère et, souvent, dans des conditions difficiles et dangereuses.

Personne ne sait précisément combien ils sont car les statistiques sont difficiles à établir. En effet, comment connaître le nombre exact de filles qui travaillent à plein temps à la maison, pour aider leurs parents dans les tâches ménagères? Ou comment savoir combien d'enfants sont employés dans des ateliers clandestins? De plus, dans certains pays, il est facile de tricher avec l'âge des enfants : des patrons déclarent que leurs jeunes ouvriers sont plus âgés qu'ils ne le sont réellement.

 Malgré leur imprécision, ces chiffres sont énormes: d'après le Bureau International du Travail, les enfants au travail sont au moins 250 millions. Ce sont dans les pays en développement qu'ils sont les plus nombreux.

Un enfant sur deux travaille en Asie. La proportion est d'un enfant sur trois en Afrique et d'un enfant sur cinq en Amérique du sud.

Les causes sont multiples

De multiples raisons expliquent que l'on fasse travailler des enfants. 

La pauvreté est la cause essentielle de ce phénomène. En effet, dans les pays en développement la pauvreté est si grande que le salaire gagnait par un enfant permet à une partie de sa famille de survivre, surtout lorsque les parents sont au chômage.

Il arrive aussi que des enfants, les plus grands parmi les frères et soeurs, quittent la maison lorsque leurs parents, trop pauvres, ne peuvent plus les nourrir. Ils partent à la ville et se débrouillent, seuls ou dans une bande, vivant le plus souvent de petits métiers exercés dans la rue... ou du butin des vols qu'ils commettent.

Bien souvent aussi, les enfants travaillent parce qu'ils ne vont pas à l'école. Celle-ci coûte bien trop cher pour les familles démunies. Les droits d'inscription, les frais de transport, l'achat des livres, du matériel scolaire et de l'uniforme représentent parfois l'équivalent d'une année de salaire. De plus, les programmes scolaires ne sont pas adaptés à la vie de l'enfant : pour les parents, un enfant qui va à l'école ne rapporte rien... Ils ont le sentiment que leurs enfants sont bien plus utiles à garder le troupeau de chèvres ou aller chercher l'eau au puits.

Enfin, dans de nombreux pays, selon la tradition, il est considéré comme normal que les enfants des catégories inférieures travaillent au lieu d'aller à l'école. C'est le cas par exemple de certaines castes en Inde et celui des travailleurs immigrés dans des pays comme l'Allemagne ou les États-Unis.

 Ailleurs encore, on pense que les filles sont une catégorie de personnes qu'il est inutile d'envoyer à l'école pour s'instruire! Dans certains pays, et en particulier dans les grandes villes, des enfants exercent des petits métiers des rues ( cireurs de chaussures, vendeurs de cigarettes...). Avec l'argent ainsi gagné, ils peuvent payer leurs frais de scolarité et aller à l'école une partie de la journée.

A la maison... ou dans la rue

Partout dans le monde, les enfants aident leurs parents dans les petits travaux à la maison. Ils en tirent le plus souvent un sentiment de fierté. Toutefois, il ne faut pas qu'ils soient obligés d'y consacrer toutes leurs journées car ils perdraient alors leur santé dans les tâches trop difficiles pour leur âge. C'est pourtant le cas dans certains pays au monde où ils doivent préparer les repas, aller chercher l'eau ou le bois, s'occuper de leurs jeunes frères et soeurs, garder le troupeau... Ils travaillent tellement à la maison qu'ils n'ont plus le temps d'aller à l'école.

D'autres enfants travaillent également dans les familles: ce sont les enfants placés comme domestiques. Comme ils demeurent cachés derrière les murs d'une maison, ils échappent à tous les contrôles et sont sans protection contre les mauvais traitements qu'ils subissent. Enfants pauvres des campagnes placés en ville dès l'âge de 5 ans, loin de leurs familles, ce sont de véritable esclaves, mal nourris, surchargés de tâches écrasantes, travaillant parfois jusqu'à vingt heures par jour.

Mélody, Dounia et Jessica

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