Quelques compositeurs

Beethoven (1770-1827)

Le premier professeur de Beethoven fut son père, qui entama sa formation dès l'âge de cinq ans. A sept ans, Ludwig jouait déjà devant la cour, à Bonn. Plus tard, il étudia avec l'organiste de la cour, Christian Gottlob Neefe, qui aida le jeune garçon à faire publier l'une de ses compositions : une série de variations sur un air de marche. Ce fut la première œuvre pour piano de ce compositeur de douze ans à être éditée. En 1792 Beethoven partit pour Vienne, et y passa le reste de sa vie. En 1795, il joua un concerto pour piano qu'il venait de terminer. Le concert fut un grand succès, et un critique déclara que Beethoven était “un géant parmi les joueurs de pianoforte”. Le musicien fut bientôt très demandé dans les demeures aristocratiques, comme interprète et professeur de piano.

Schumann (1810-1856)

Dès son plus jeune âge, Schumann manifesta un don pour la musique, mais sa famille avait décidé de faire de lui un juriste. Il entra à la faculté de droit, mais abandonna bientôt pour se consacrer à la musique. Il se mit à étudier avec acharnement : son ambition était de devenir le plus grand virtuose européen. Mais à vingt-deux ans, un accident mit fin à cette ambition. En utilisant un dispositif de son invention pour fortifier son petit doigt, Schumann s'abîma irrémédiablement la main droite. Il reporta alors toute son énergie sur la composition ; l'idée n'était pas nouvelle, car il composait depuis son enfance.
Il prit des leçons de composition, et produisit bientôt ses premières œuvres. Les premières à être publiées s'appelaient Variations sur le nom d'Abergg. Ingénieusement, le compositeur utilisa les lettres formant le nom de son ami Meta Abegg comme motif du thème de son œuvre (A=la, B=si bémol, E=mi, G=sol). Deux ans plus tard, il écrivit sa première suite de pièces pour piano, dans un style déjà proche de celui de ses œuvres ultérieures. Il leur donna le titre de Papillons, sans doute pour décrire le caractère léger, aérien, de la musique. Comme beaucoup d'artistes, Schumann avait un caractère changeant, instable. Sa femme Clara lui dit un jour qu'il lui faisait penser à un enfant, et cela lui donna l'idée d'écrire une suite baptisée Scènes d'enfants, dont la fameuse Rêverie, un nom parfaitement adapté à la musique lente et rêveuse de cette pièce. Il composa ultérieurement une suite de pièces pour pianistes en herbes, les Sonates pour la jeunesse. En 1835, Schumann composa Carnaval ; la plupart des pièces de cette suite évoquent des scènes de carnaval et des personnages de foire, mais Schumann choisit probablement ce titre pour traduire un sentiment d'insouciance, de détente. Schumann n'écrivit qu'une seule œuvre pour piano. Cette pièce vit le jour en 1841 ; ce n'était alors qu'un mouvement appelé Fantaisie. Clara, la femme de Schumann, elle même pianiste de talent, fut la première à l'interpréter en public. Quatre ans plus tard, Schumann décida de développer le mouvement, pour aboutir au concerto que nous connaissons aujourd'hui. L’oeuvre connut, bien sûr, un grand succès, ce qui réconforta quelque peu Schumann, dont la santé mentale commençait à se détériorer.

Schubert (1797-1828)

Malgré ses talents de pianiste, Schubert ne composa jamais de concerto pour piano. Les trois dernières furent écrites moins de deux mois avant sa mort, alors qu'il était déjà gravement malade. Schubert écrivit aussi des pièces pour piano à quatre mains, dont le célèbre Grand Duo en ut majeur, qui, selon certains spécialistes, était peut-être l'esquisse d'une symphonie. Les moments les plus heureux de la vie de Schubert étaient sans doute ce que ses amis surnommaient “Schubertiades”, des soirées musicales où l'on écoutait principalement ses œuvres, interprétées généralement par lui-même. C'est pour ce genre d'occasions qu'il composa un grand nombre de danses et de valses pour piano, parmi lesquelles les Valses nobles et les Valses sentimentales, qui regroupent différents airs de valse, et qui inspirèrent peut-être à Johann Strauss ses valses à succès. La musique de chambre de Schubert comprend de nombreuses pièces pour piano ; comme Beethoven, il accorde toujours une place importante à cet instrument. Schubert fut l'un des premiers compositeurs à écrire pour piano et quatuor à cordes, et des compositions comme son quintette La truite sont très appréciées du public des salles de concerts.

Maud et Stéphanie